
Mieux gérer la procrastination pour être plus efficace
La procrastination est souvent perçue comme un défaut, un obstacle à la réussite. Remettre une tâche à plus tard donne parfois une impression de manque de discipline ou de motivation. Pourtant, reporter une tâche n’est pas forcément une mauvaise chose.
Et si nous avions une vision biaisée de la procrastination ?
Certaines études montrent que procrastiner peut être une manière inconsciente d’optimiser notre productivité. Notre cerveau, lorsqu’il évite une tâche, peut être en train de travailler en arrière-plan, cherchant des solutions sans que nous en soyons conscients.
L’objectif de cet article est de comprendre comment transformer cette tendance naturelle en un levier d’efficacité. Nous verrons que la procrastination peut être active, qu’il existe différents types de procrastinateurs et que certaines méthodes permettent d’utiliser intelligemment ce report des tâches.
1.- La procrastination active : définition et mise en pratique
Contrairement à la procrastination passive, où l’on reporte sans agir, la procrastination active consiste à repousser une tâche en conscience pour en accomplir d’autres. Cette approche repose sur un choix stratégique : en différant une tâche complexe ou peu motivante, on se concentre sur d’autres activités utiles.
Exemples de procrastination active :
- Reporter l’écriture d’un rapport pour prendre le temps de clarifier ses idées
- Remettre une présentation à plus tard pour se concentrer d’abord sur l’analyse des données
- Décaler une tâche difficile et, en attendant, ranger son bureau ou organiser sa boîte mail
Comment utiliser la procrastination active à son avantage ?
- Hiérarchiser les tâches
Si une tâche te bloque, identifie ce qui peut être fait à la place sans perdre en productivité. - Exploiter la pression temporelle
Certaines personnes sont plus efficaces sous pression. Décaler une tâche jusqu’à l’échéance permet d’utiliser cette dynamique à son avantage. - S’accorder du temps de réflexion
Parfois, ne pas agir immédiatement permet d’avoir une meilleure approche stratégique. Le cerveau continue de traiter l’information inconsciemment.
2.- Pourquoi la procrastination n’est pas forcément une mauvaise chose
Nous avons souvent l’image du procrastinateur comme quelqu’un de désorganisé et inefficace. Pourtant, certains des plus grands esprits de l’histoire (Leonard de Vinci, Darwin, Steve Jobs) étaient connus pour leur tendance à remettre certaines tâches à plus tard.
Pourquoi ? Parce que procrastiner peut être bénéfique dans certaines conditions.
3 bienfaits de la procrastination :
- Elle améliore la réflexion
Quand nous procrastinons, notre cerveau continue de traiter les informations en arrière-plan. Ce phénomène est appelé incubation cognitive : alors qu’on pense être inactif, l’esprit explore des solutions nouvelles et plus efficaces. - Elle empêche les décisions hâtives
Prendre du recul avant d’agir permet d’avoir une meilleure perspective et d’éviter les erreurs causées par la précipitation. - Elle stimule la productivité sous pression
Quand le temps devient une contrainte, nous avons tendance à travailler plus vite et mieux, en supprimant le superflu.
Moralité : la procrastination n’est pas le problème. Le vrai enjeu, c’est comment nous l’utilisons
3.- Les 3 types de procrastination et comment les utiliser à son avantage
Tout le monde procrastine, mais nous ne procrastinons pas tous de la même manière.
3.1.- Le procrastinateur perfectionniste
Il retarde une tâche parce qu’il veut qu’elle soit parfaite. Il passe trop de temps à peaufiner chaque détail, ce qui l’empêche d’avancer efficacement.
Solution à Apprendre à accepter que « fait vaut mieux que parfait » et se donner des limites de temps strictes.
3.2.- Le procrastinateur motivé par l’urgence ⏳
Il attend la dernière minute parce qu’il est stimulé par la pression. Le stress de l’échéance l’aide à se concentrer et à être plus efficace.
Solution à Créer des fausses échéances pour profiter du boost d’adrénaline sans être dépassé par le stress.
3.3.- Le procrastinateur démotivé
Il reporte une tâche simplement par manque d’intérêt ou d’énergie.
Solution à Rendre la tâche plus attrayante en se fixant une récompense après l’avoir accomplie.
4.- Comment transformer la procrastination en un outil de productivité ?
La procrastination est souvent vue comme une perte de temps, mais elle peut en réalité être un puissant levier de productivité.
La clé ? Savoir l’utiliser stratégiquement pour gagner en efficacité au lieu de subir ses effets négatifs.
4.1.- La technique des 5 minutes : se lancer pour briser l’inertie
Une des raisons pour lesquelles on procrastine est qu’on perçoit une tâche comme longue et difficile. Le simple fait de commencer peut paraître insurmontable.
La solution ? Se dire :
« Je vais juste faire ça pendant 5 minutes et si je veux arrêter après, je le ferai. »
Pourquoi ça marche ?
- Notre cerveau redoute le démarrage, mais une fois lancé, il veut terminer ce qu’il a commencé.
- En réalité, on continue souvent bien au-delà des 5 minutes initiales.
- On casse la peur liée à la tâche et on se sent motivé par le premier petit progrès.
Exemple : Tu dois écrire un rapport ? Ouvre ton document et écris juste le titre et l’introduction. Tu verras que l’envie de continuer viendra toute seule !
4.2. La procrastination stratégique : choisir ses batailles
Plutôt que de lutter contre la procrastination, pourquoi ne pas l’utiliser intelligemment ?
Le principe : Certaines tâches sont mieux réalisées à des moments précis. Il faut donc remettre à plus tard consciemment, en attendant le bon moment pour maximiser l’efficacité.
Comment l’appliquer ?
- Reporter une tâche volontairement pour la faire au moment où l’énergie et la concentration sont maximales.
- Profiter du temps de procrastination pour avancer sur des tâches secondaires mais utiles.
Exemple : Tu repousses la rédaction d’un projet important ? Plutôt que de scroller sur ton téléphone, utilise ce temps pour réorganiser tes notes, faire du brainstorming ou structurer ton plan.
4.3.- Utiliser le temps de procrastination pour booster sa créativité
La procrastination n’est pas forcément un signe de paresse. Elle peut être un incubateur d’idées !
Pourquoi ? Quand on procrastine, notre cerveau reste actif en arrière-plan. Il fait des connexions invisibles qui mènent souvent à des idées plus créatives et innovantes.
Exemple : Des études montrent que des génies comme Steve Jobs ou Einstein utilisaient la procrastination pour laisser leurs idées mûrir avant d’agir.
Astuces pour maximiser cette créativité :
- Marcher : Beaucoup d’idées brillantes naissent en mouvement.
- Prendre des notes : Garde un carnet pour noter tes réflexions.
- Changer d’environnement : Aller dans un café, un parc, ou un autre lieu peut stimuler l’inspiration.
5.- Les meilleures techniques pour procrastiner intelligemment
Si tu ne peux pas éliminer la procrastination, autant apprendre à la rendre utile !
Voici 3 méthodes testées et approuvées :
5.1.- La loi des 2 minutes : éliminer les petites tâches rapidement
Le concept : Si une tâche prend moins de 2 minutes, fais-la immédiatement au lieu de la remettre à plus tard.
Pourquoi c’est puissant ?
- Cela évite l’accumulation de petites tâches qui finissent par devenir envahissantes.
- Tu libères de l’espace mental pour les tâches plus complexes.
Exemples de tâches à traiter immédiatement :
- Répondre à un email rapide.
- Ranger un dossier sur ton bureau.
- Noter une idée importante.
5.2.- La technique du « premier petit pas » : démarrer en douceur
Procrastiner vient souvent d’un manque de motivation ou d’une peur de l’effort.
Solution ? Décomposer une tâche en micro-actions simples.
Exemple :
- Tu dois rédiger un article ? Commence par écrire simplement le titre.
- Tu dois passer un appel important ? Note juste le numéro et prépare une phrase d’intro.
Pourquoi ça fonctionne ? Parce qu’on démystifie la difficulté et qu’une fois en action, on est naturellement poussé à continuer.
5.3.- La procrastination productive : s’occuper utilement
Si tu procrastines sur une tâche, utilise ce temps pour faire autre chose d’utile.
Exemples de procrastination productive :
- Lire un article inspirant.
- Réorganiser son espace de travail.
- Mettre à jour son planning.
Le but ? Transformer la procrastination en un moment constructif et enrichissant, plutôt qu’en perte de temps.
6.- Pourquoi la pression de dernière minute booste parfois l’efficacité
Certains procrastinateurs travaillent mieux sous pression.
Pourquoi l’urgence améliore la productivité ?
- Elle élimine les distractions
Quand le temps est compté, on se focalise à 100% sur l’essentiel. - Elle active l’adrénaline
Le stress libère une poussée d’énergie qui booste la concentration et l’exécution rapide. - Elle réduit la surcharge mentale
Avec peu de temps, on prend des décisions plus vite et on arrête de trop réfléchir.
Exemple : Un étudiant qui révise la veille d’un examen retient souvent mieux l’information qu’en révisant sans pression des semaines avant.
Attention cependant : trop de stress peut être néfaste. L’important est de trouver un équilibre en créant soi-même une pression positive (ex. s’imposer des mini-deadlines).
7.- En conclusion
La procrastination ne doit pas être vue comme un ennemi, mais plutôt comme un signal.
Quelques vérités à retenir :
- Procrastiner n’est pas un problème si cela permet d’être plus efficace.
- Il existe plusieurs types de procrastination, et chacun peut être utilisé intelligemment.
- Certaines méthodes permettent de l’exploiter : procrastination active, règles des 5 minutes, loi des 2 minutes, premier petit pas, procrastination productive…
- L’adrénaline de la dernière minute peut être un moteur puissant, mais elle doit être utilisée avec précaution.
Prochaines étapes : passe à l’action !